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L’Elfe
Son histoire, et c’est quoi une motivation ?
jeudi 23 mars 2006, par
Un corps fin et bien proportionné, de grands yeux clairs et éveillés, la grâce et la légèreté d’une feuille de saule, un charisme étonnant et une bonne paire de... bottes... tout irait bien s’il n’y avait pas ce petit problème d’intelligence.
L’Elfe naquit il y a une quarantaine d’années, dans la partie boisée de la Terre de Fangh nommée par les hommes "Forêt de Groinsale" [1]. Le nom elfique, beaucoup plus poétique, parle de cascade, de rayons de lune et de fruits jûteux. Quarante ans, ce n’est pas bien long pour les elfes... quand on a que du temps à perdre, on ne fait pas beaucoup d’efforts pour s’instruire rapidement.
Descendant des clans oubliés d’elfes ayant dégénéré en version arboricole, les Sylvains de Groinsale ont culturellement souffert de l’éloignement des grandes villes. En effet, la grande lignée des Lahtépraiddubor, d’où est issue notre elfe, vit dans la nature profonde depuis bien longtemps [2]. L’Elfe grandit dans la sérénité d’une communauté relativement bien organisée, sachant plus ou moins se défendre contre les menaces de la vie quotidienne : les averses de grêle, le vent qui défait les brushing, les invasions de punaises des arbres, le mildiou de la framboise, et parfois le passage d’un Nain qui décide d’aller monter une industrie minière en forêt.
- L’Elfe est joyeuse
- Illustration : Marion Poinsot / couleur Sylvie Sabater, éditions Clair de Lune
Tinsion, le père de la famille, est rapidement fier de sa troisième fille, qui à l’âge de 22 ans est déclarée championne régionale de coiffage de poney, catégorie tresse. Ses deux soeurs plus âgées, devenues jalouses, quittent la cabane familiale pour monter un atelier de tissage à l’autre bout de la forêt. Les parents surpris, après une période de déprime [3] commencent à couver leur unique fille, avec l’aide de leur grand fils Yaduzef, âgé de seulement 75 ans et déjà habile forgeron d’aiguilles à coudre. Ainsi l’Elfe reste championne de Groinsale pendant 15 années (le concours ayant lieu tous les 5 ans [4]), puis se fait voler définitivement le titre par sa plus grande soeur, qui finalement n’a plus envie de s’adonner au tissage et revient sur le devant de la scène. Fâchée de voir qu’elle n’a plus les faveurs de ses parents, l’elfe réfléchit encore deux ans et décide de voir un peu le monde extérieur. Elle consulte plusieurs livres sur l’aventure et l’utilité des elfes en compagnie d’aventuriers, et elle chipe l’arc de son cousin, un guerrier reconnu depuis lurette. Après six mois d’entraînement et plusieurs kilos de courges ravagées sur les bras [5], l’Elfe prend la route de Noghall en espérant y trouver des idées pour suivre sa nouvelle vocation.
- L’Elfe est inquiète
- Illustration : Marion Poinsot / couleur Sylvie Sabater, éditions Clair de Lune
Suivant à la lettre les conseils des livres, elle se rend à la taverne la plus en vue de la ville, et commande un jus de poire, déclenchant une bordée de rires gras et de clins d’oeils lubriques. Alerté par le tintamarre, un individu louche et encapuchonné qui traîne dans le coin l’attire dans un coin sombre pour lui proposer une étrange quête, dans laquelle elle pourra pourfendre de nombreux méchants et gagner fortune et renommée.
Il n’en faut pas plus pour décider l’Elfe à rejoindre le Donjon de Naheulbeuk, pour y rejoindre de mystérieux aventuriers...
En définitive, ce qui plairait à l’Elfe, c’est de pouvoir démontrer son utilité, rendre service, soigner les petits animaux et faire rendre gorge aux monstres les plus variés. Et avec l’argent ainsi gagné, elle peut s’acheter des vêtements, des brosses à cheveux de luxe et du shampooing à l’huile de Jujuba.
Vers l’automne de l’année 1498, et alors qu’elle se trouve à Glargh en compagnie des Fiers de Hache, l’Elfe est nommée reine de Folonariel, à la suite du décès de plusieurs personnes de sa famille. Cela dit, sa carrière d’aventurière n’en est pas terminée pour autant...
[1] Forêt située en bordure des collines donnant source à la rivière Glandebruine
[2] Leur ancêtre le plus connu était Feigaff, malheureusement décédé de contusions violentes en tombant d’une falaise un jour de grand vent. Sa pierre commémorative sert à présent d’avertissement sur le lieu de l’accident. Feigaff avait guidé sa famille lors du grand exode suivant la deuxième guerre contre Gzor pour trouver un havre de paix où installer les Lahtépraiddubor. Il avait lui-même chassé la plupart des sangliers géants qui infestaient les lieux, et inventé le premier système de cabane perchée en planches autoclaves, encore utilisé de nos jours
[3] Une heure, ou deux peut-être...
[4] Il faut du temps pour s’entraîner
[5] La Courge géante protubiforme est la cible préférée des archers de Fangh, de part sa ressemblance avec un gobelin