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GemmeProces-verbal d’incident gastronomique en milieu forestier

Les faits constatés

mardi 7 février 2006, par PenOfChaos

C’est en fouillant dans les archives du poste nord de la milice de sécurité de Fquiepou que nous avons retrouvé le rapport rédigé par l’agent qui découvrit les agissements de ce troll singulier. L’histoire ayant donné suite, plus tard, à une chanson. Il est assez heureux d’ailleurs qu’elle n’ait pas été écrite par l’agent en question...

Je suis entré en contact, à l’occasion d’une ronde de routine en milieu forestier, avec un individu gobelinoïde de grande taille et doté de pouvoirs régénérants correspondant au signalement suivant : teint verdâtre, haute stature avoisinant les 3,12 m, couleur des yeux rouge et jaune, dentition carnassière surdéveloppée, chevelure longue et tressée d’ossements d’animaux divers et probablement décédés dans des circonstances encore indéterminées. L’ensemble du signalement semble indiquer que l’individu appartient à la race troll.

Il se déplaçait pédestrement à travers la végétation à une allure modérée, ne faisant pas l’objet dudit procès-verbal.

Le suspect transportait une victime dont les oreilles en pointe et la chevelure dorée semble indiquer l’origine elfique quand bien même son sexe reste à déterminer. Ladite victime enfermée dans un sac de matière grossière était entravée d’un grand nombre de liens de végétaux tressés, et semblait réduite à l’impuissance.

Désirant intercepter l’individu pour un complément d’information sur ces activités forestières non répertoriées je lui posais donc la question suivante : Milice Fanghienne bonjour, veuillez présenter s’il vous plaît les papiers et certificats afférents à votre identité et à celle de votre paquetage ainsi que votre permis de chasse en cours de validité.
Dans un deuxième temps, veuillez préciser votre destination et l’utilisation probable de votre supposée victime.

J’eus confirmation de la nature malveillante des activités prévues lorsqu’il me répondit en language populaire, faisant foi de son appartenance à un milieu rural défavorisé.

L’individu projetait de se livrer à une expérience gastronomique douteuse, visant à l’ingestion de sa victime, après insertion forcée d’un certain nombre de substances fruitières de type pomme. Il est à noter que l’individu n’a pas été en mesure de présenter une facture pour l’achat des produits fruitiers sus-nommés.

Alors que je m’apprêtais à procéder à l’interpellation, le suspect, n’ayant visiblement pas saisi la nature de ma fonction à la vue de mon uniforme, décida d’engager une action violente et délictuelle envers ma personne en procédant comme suit :

1 - L’individu produisit une arme de confection artisanale en matière ligneuse, précédemment dissimulée dans un étui dorsal et qui avait échappé à ma vigilance. La présence de clous effilés à l’extrémité contondante de l’objet la désignait visiblement comme une arme blanche de catégorie 4, de type massue.

2 - Amorçant un mouvement rotatif et circulaire avec un grand déploiement d’énergie cinétique, et avec une accélération progressive et calculée, l’individu tenta d’endommager la partie supérieure de mon corps contenant l’organe cérébral.

3 - Considérant la nature puissante de l’opposition, et voyant que l’équilibre des forces était en ma défaveur, j’envisageai d’aller rendre compte à mes supérieurs d’un flagrant déli de violence forestière. J’empruntai à cet effet le sentier F14 populairement dénommé "chemin des 3 pommiers", en me déplaçant rapidement de manière longitudinale de la façon dite "pas de course".

Après un laps de temps indéterminé passé à me déplacer dans la même direction, j’analysai la situation en amorçant un mouvement semi-circulaire du buste vers l’arrière.

Il apparut alors que le suspect avait renoncé à poursuivre son action violente en refusant d’engager une poursuite pédestre. Considérant l’horaire avancé de la matinée, correspondant à la pause syndicale de mes collègues probablement affairés à l’analyse d’une boisson anisée, je pris l’initiative par moi-même d’engager de ma propre décision une courageuse action de type filature, en procédant à la recherche méthodique d’indices et empreintes variées disséminées sous le couvert forestier, dans le but de découvrir le domicle abritant les actes frauduleux du fugitif. J’ai finalement localisé de manière formelle le sus-dit domicile dissimulé derrière un arbre que les services scientifiques de la police ont depuis identifié comme apparenant à l’espèce Chenus Trollus, chêne commun d’un diamètre supérieur à la moyenne réglementaire telle que déterminée par le manuel XW34 (faisant l’objet d’un procès-verbal séparé actuellement à l’étude auprès des services concernés).
L’arbre mentionné dissimulait une cavité rocheuse non cadastrée, servant probablement de résidence principale au suspect.

C’est alors que je fus témoin de la scène suivante :

1 - La victime, manifestant pourtant son plus vif désaccord, était renversée sur le genou du tortionnaire dans une posture pour le moins honteuse, présentant son fondement sans se soucier des atteintes aux bonnes moeurs. Le tribunal compétent pourra décider s’il faut ou non verbaliser à ce sujet.

2 - Saisissant une tige métallique longue à l’extrémité effilée, il s’assura qu’elle était garnie de plusieurs substances fruitières dont la nature a été précédemment analysée.

3 - D’un geste violent, l’individu fit entrer en contact les susbtances fruitières avec l’intérieur de l’abdomen de sa victime, par voie rectale, causant de multiples lésions et avec la visible intention de donner la mort.

Désirant alors rendre mon repas matinal par reflux gastro-oesophagien, je fus contraint d’amorcer un repli à plusieurs mètres de la scène et je manquai la suite des évènements.